L’évaluation des effets de cette intervention repose sur le Baromètre santé de Santé publique France, dispositif d’enquêtes répétées réalisées par téléphone auprès d’échantillons aléatoires de la population des personnes âgées de 18 à 75 ans et résidant en France. Au total, 12 477 fumeurs quotidiens au lancement d’une édition de Mois sans tabac sur la période 2016-2019 ont été inclus dans cette analyse. Le taux de tentatives d’arrêt au dernier trimestre chez ces fumeurs a augmenté de manière continue entre 2016 (15,9%) et 2019 (24,4%). Sur l’ensemble des fumeurs quotidiens au lancement de Mois sans tabac, le taux de tentatives d’arrêt directement attribuables à l’opération a augmenté de 2,9% en 2016 et 2017, à 4,8% en 2018, avant de se stabiliser en 2019 (4,3%). Sur l’ensemble de la période 2016-2019, environ 1,8 million de tentatives d’arrêt étaient attribuables à Mois sans tabac, soit plus du double du nombre d’inscriptions en ligne à l’opération (n=784 874). Cela signifie que l’impact de l’opération va au-delà des seuls inscrits en ligne et qu’il est utile de disposer d’un outil de suivi de ses effets sur les tentatives d’arrêt réalisées par les fumeurs en population générale. La hausse importante du nombre de tentatives d’arrêt observée entre 2017 et 2018 s’inscrit dans le cadre d’une large refonte des supports de communication, notamment la conception de nouveaux spots publicitaires diffusés à la télévision et une stratégie digitale renouvelée, associée à une hausse substantielle du budget d’achat d’espace publicitaire. Ces deux facteurs ont pu redonner de la visibilité et de l’intérêt à participer à l’opération pour les fumeurs.

Romain Guignard, Arnaud Gautier, Raphaël Andler, Noémie Soullier, Viêt Nguyen-Thanh, BEH, n°16, 26 octobre 2021

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